Péril en la demeure
Stéphane le Foll, ministre de l'Agriculture
Quand Stéphane le Foll, ministre de l'Agriculture, arrive à Cournon-d'Auvergne le 7 octobre 2015 à l'occasion du Sommet de l'élevage, il assure ne pas avoir peur des éleveurs. Pourtant, ceux-ci sont remontés contre le gouvernement et son représentant. L'année 2015 est catastrophique pour les installations françaises. En juillet, répondant à l'appel lancé par les éleveurs bovins, c'est tout le tissu agricole français qui occupe le pavé pour demander une revalorisation du prix de la carcasse pour les uns ou de la tonne de lait pour les autres.
Lors de sa visite clermontoise, Stéphane le Foll peine à convaincre son auditoire. A la crise financière, à l'embargo russe, vient de s'ajouter une crise sanitaire, la fièvre catarrhale ovine bloque les animaux à la source. Il comprend, promet des aides et des garanties de niveau de revenus.
Début octobre, Jean-Marc Arnal, qui préside la Fédération Prim'Holstein Massif Central, indiquait que le prix du lait étaient "aux alentours de 300 euros". "Au minimum, il faudrait qu'il soit à 360 euros, mais ça fait 18 mois qu'on n'a pas atteint ce niveau", disait-il alors. Au plus fort de la crise des prix, aux 2e et 3e trimestres 2015, la tonne de lait s'échangeait en moyenne à 305 euros. "On nous avait promis un prix du lait à 340 euros sur les six derniers mois, on en est loin", regrette-t-il alors amèrement.